Rapport Annuel 2019

Découvrez ci-dessous le résumé du Rapport Annuel 2019.

Sommaire

Édito

Chers toutes et tous,
Au moment d’écrire ces lignes, la vie bouleversée de la planète en raison de la crise sanitaire fait aujourd’hui s’interroger beaucoup de gens sur le monde, leur société, eux-mêmes.
Cela nous rappelle un peu ce que peut provoquer en soi le fait de vivre un séjour « Do It with Africa » : remise en question, révolte parfois, besoin de solidarité, envie d’engagement. Enfin, pour beaucoup d’entre vous qui nous lisez, vous le savez aussi bien que nous.
Les multiples fractures qui traversent notre monde n’ont pas attendu cette crise sans précédent pour exister. Mais cette dernière met une nouvelle fois en exergue les inégalités qui se creusent et vient sérieusement questionner le modèle de consommation d’un monde globalisé.
Au sortir de cette crise, les attentes et les besoins de davantage de justice et de solidarité seront très probablement décuplés et les combats pour y répondre d’autant plus importants. DBA s’y engagera autant que possible, comme depuis 33 ans, comme ce fut encore le cas l’an passé.
2019 aura en effet permis, au travers de notre programme d‘Éducation à la Citoyenneté Mondiale et Solidaire, à plus de 1.000 nouveaux jeunes et bénévoles, belges et africains, de se questionner sur le monde, d’essayer de mieux le comprendre, d’échanger sur les réalités différentes de nos deux continents ou encore de s’investir concrètement sur le terrain dans des projets utiles. À un âge où il·elle·s forgent leur personnalité, le vécu d’un projet de solidarité reste, à l’heure des réseaux sociaux trop souvent réducteurs des réalités, un extraordinaire lieu d’apprentissage, contribuant à enraciner les comportements et engagements citoyens.

Deux initiatives auront particulièrement marqué l’année dans ce domaine : un séjour d’immersion intra Burkina Faso entre jeunes de Ouagadougou et de Koudougou d’une part, et un séjour « Do It Belgique » d’autre part, chacun au cœur des réalités et des initiatives de solidarité du pays. L’un et l’autre furent de vraies réussites et ouvrent aujourd’hui de nouvelles perspectives de travail qu’il nous faut encourager. Enfin, l’organisation, en septembre, d’un séminaire ECMS réunissant les responsables de chaque structure partenaire et 25 bénévoles aura permis d’échanger les pratiques et de renforcer notre réseau de partenaires.
Nos Projets Sud, quant à eux, ont connu de beaux résultats au Bénin, à mi-parcours du programme DGD, avec l’aménagement d’une nouvelle zone de culture rizicole et l’accompagnement des populations par de multiples formations. Au Burkina Faso, au Sénégal ou au Rwanda, différents projets d’agriculture familiale permettant le développement des pratiques agro-écologiques et l’augmentation en quantité et qualité des productions vivrières ont également participé à l’amélioration des conditions de vie de centaines de familles.
Alors, lorsque vous prendrez connaissance de ce rapport, nous espérons que vous comprendrez mieux encore toute l’importance de votre soutien à nos actions.
Au nom de toute l’association, de chacun de nos partenaires Sud et de nos bénéficiaires, soyez-en infiniment remerciés.

Le Conseil d’Administration

Actualités 2019

Un séjour d’immersion autonome
En 2019, un premier séjour a été organisé, exclusivement entre jeunes burkinabés, la situation sécuritaire du pays rendant compliqué l’accueil des jeunes de Belgique. Ce séjour d’immersion, précédé d’une formation, a permis à une centaine d’élèves de Ouagadougou et Koudougou de vivre ensemble et de se mobiliser dans des projets citoyens de reboisement, d’assainissement et de théâtre. À cette occasion, une soixantaine de poubelles ont été distribuées pour soutenir les efforts d’hygiène et d’assainissement. Le reboisement à Koudougou a permis quant à lui de planter 1.160 arbres dans des lieux publics. Une formation d’entrepreneuriat, couplée à une fabrication de savon, a également été proposée en vue d’initier les jeunes à l’esprit entrepreneurial. Toutes ces activités ont été l’occasion de susciter les débats autour du rôle que la jeunesse africaine peut prendre dans le développement local.

Séminaire Sud Nord Sud au Bénin
À l’heure où les jeunes se mobilisent partout à travers le monde pour la justice climatique, la démocratie et le vivre ensemble, DBA a organisé en septembre un séminaire rassemblant des bénévoles provenant de ses six organisations partenaires.
Au total, ce sont 25 jeunes et 8 chargé·e·s de programme issu·e·s de 7 pays différents qui se sont retrouvé·e·s à Abomey pour échanger, partager, inventer et rêver d’un autre monde.
En 10 jours, nous avons pu partager nos expériences en matière d’Éducation à la Citoyenneté selon trois axes : la mobilisation des jeunes, la lutte contre les discriminations de genre et la protection de l’environnement. Le dénominateur commun des 7 organisations participantes était et reste la confiance placée dans la jeunesse pour être actrice des changements nécessaires pour un monde plus juste.

Éducation à la Citoyenneté Mondiale et Solidaire (ECMS)

Pour moi, un·e citoyen·ne du monde est une personne qui met en place des choses pour construire une société meilleure. Toute la richesse de l’interculturalité, c’est que l’idée que l’on se fait de ce qu’est une société meilleure est construite par des rencontres, des échanges, des réflexions qui ont un jour ou l’autre chamboulé nos idées et nos idées préconçues.
J’ ai l’espoir que nos jeunes, chaque jour un peu plus citoyen·ne·s du monde, arrivent à imaginer cette société meilleure au travers du regard de leurs correspondant·e·s malgaches, sénégalais·es, burkinabés, marocain·ne·s, belges, béninois·es ou rwandais·es. Cette interculturalité est multiple, elle explose partout lorsque des bénévoles de 7 pays se réunissent en séminaire Sud Nord Sud, mais elle est également cachée derrière chaque rencontre d’un séjour Do It Belgique
Accepter et comprendre les différences non seulement culturelles, mais aussi socio-économiques, c’est pour moi la seule manière de comprendre le monde, et de pouvoir s’y positionner, s’y engager et trouver la route que l’on a envie de construire. »

— Estelle Compère, Bénévole chez DBA

En 2019, en Belgique et en Afrique,
202 bénévoles ont encadré 833 jeunes.

Au Maroc,
Consciente de l’importance de la jeunesse dans la construction d’une société plus juste, plus solidaire et plus durable, ATMDAS initie les jeunes à développer une vision globale, critique et citoyenne des enjeux liés aux inégalités. Le Maroc, pays le plus inégalitaire d’Afrique du Nord, héberge un déséquilibre au niveau des revenus très marqué entre le monde urbain et rural. Provoquer un changement nécessite au préalable la compréhension des problèmes auxquels les jeunes sont confrontés. Cette compréhension favorise leur engagement citoyen qui impacte positivement leur entourage. La jeunesse, par sa force collective et son énergie, constitue donc un levier de changement à valoriser.

À Madagascar,
Madagascar est aujourd’hui affecté par le dérèglement climatique qui se fait ressentir par les sécheresses, les cyclones et la dégradation des sols. Ces problèmes ont été abordés avec leur lot de réflexions lors de réunions, ateliers, concertations, etc. Ensuite, les jeunes se sont mobilisé·e·s pour entreprendre des activités concrètes.
Le programme d’ECMS, baptisé Éducation à la Citoyenneté de la Jeunesse de Morondava et Madagascar (ECIJEMM), a travaillé sur l’atténuation des effets du changement climatique par la restauration des mangroves dans le village de Kimony. Il·elle·s y ont planté plus de 800 pieds d’arbres.
Par ailleurs, les jeunes et les bénévoles du projet ECIJEMM ont participé au défi de rendre Madagascar plus vert, en effectuant un reboisement intensif en prêtant main-forte à la réalisation de pépinières dans le village d’Ambalirao.

Au Sénégal,
Le projet d’Éducation à la Citoyenneté Mondiale et Solidaire de Louga (PrECiMoL), a permis à 75 jeunes d’avoir des connaissances sur les réalités du monde actuel et de prendre conscience des enjeux du monde.
Après les formations et le séjour d’immersion, les jeunes deviennent plus matures, plus responsables et plus concerné·e·s par les problèmes mondiaux, et ceux de leur localité. La majorité d’entre eux·elles s’est engagée pour réduire ces problèmes.
En effet, certain·e·s jeunes ont ensuite réalisé des actions dans la région de Louga : sensibilisation des adultes sur la gestion des déchets et sur l’importance de la scolarisation des enfants, nettoyage et reboisement avec la jeunesse.
À travers ce projet, beaucoup de jeunes se sont engagé·e·s pour apporter du changement dans leurs quartiers et la radio du FesFoP est mise à contribution pour diffuser ces bonnes nouvelles.

Au Rwanda,
AProJumAP rejoint le gouvernement rwandais dans l’appui aux jeunes pour leur émancipation en leur offrant des opportunités dans divers domaines : formations par pairs, création d’emplois, facilitation d’accès aux crédits, soutien aux divers talents et initiatives, …
Pour le séjour, les 10 bénévoles recruté·e·s ont joué un rôle actif dans la formation par pairs des 30 nouveaux·elles participant·e·s et dans la conduite des immersions. Les plus marquantes furent la construction des maisons pour sans-abris et une journée spéciale de travaux communautaires d’aménagement du terrain et entretien d’une route, en présence des parlementaires et de toute la population mobilisée. Ces immersions et bien d’autres furent pour les jeunes et la communauté une expérience unique de citoyenneté mondiale et solidaire.

Appui à l’Agriculture Familiale

Pélagie Abadjidja est « Relais Agricole ». En tant que telle, elle a suivi une formation pratique dans notre ferme-école à Allahé, au Bénin. Ensuite, avec son mari François, elle a reproduit dans son champ certaines des techniques apprises.
Elle utilise notamment une technique pour maintenir l’humidité au sein du champ de maïs. Un des effets négatifs du changement climatique est le problème de manque de pluie. La technique du paillage permet de mieux résister à ces périodes de sécheresse en préservant l’humidité dans le sol.
À deux, ils opèrent également une rotation entre les cultures. En alternance au maïs, ils cultivent le niébé, une variété de haricot très courante en Afrique. Il faut savoir que non seulement le niébé est un aliment très nutritif mais que ses racines fixent l’azote atmosphérique ce qui permet de régénérer le sol et de le refertiliser entre deux cultures de maïs. De plus, ils ont un accord avec la tribu des Peuls : ils utilisent les bouses des bœufs pour la fertilisation, et en échange ils permettent au troupeau de cette tribu de pâturer. Tout le monde est gagnant !

Au Burkina Faso,
Deux projets menés en partenariat avec ASMADE montrent des résultats concrets et positifs pour les agriculteur·rice·s.
Dans la commune de Tenado, les pratiques agroécologiques testées par les membres de 4 groupements ont démontré leur faisabilité technique. Ce sont plus de 15 T d’oignons qui ont pu être stockés et revendus plus tard. Le prix de vente obtenu permet à ces groupements de vivre dignement de cette activité.
À la ferme agroécologique de Saaba, plus de 70 jeunes agriculteur·rice·s ont suivi des formations sur l’agroécologie grâce au soutien de l’Agence wallonne pour l’Air et le Climat (AwAC).
Le suivi des jeunes après leur formation a démontré qu’une grande majorité, soit 91%, a partagé les connaissances acquises avec leurs proches au niveau familial. Les sujets les plus traités, par ordre d’importance sont : le zaï, les cordons pierreux, les cultures maraîchères, l’élevage et les foyers améliorés.

Au Bénin,
Le projet met en œuvre avec les producteur·rice·s plusieurs techniques pour améliorer la fertilité des sols comme l’utilisation des légumineuses en association avec le maïs, la gestion des résidus de récolte, ou encore l’utilisation du compost et des déjections d’animaux. Les enseignements sont partagés avec les voisin·e·s pour qu’il·elle·s puissent voir les résultats et discuter des défis et des difficultés auxquels il·elle·s sont confronté·e·s.
Trois coopératives ont vu le jour cette année. Chacune est spécialisée dans une culture et possède maintenant un local où les membres peuvent se rassembler et stocker du matériel pour transformer une partie des récoltes, comme une décortiqueuse pour le riz, une égreneuse pour le maïs, ou un moulin pour le soja. Ces équipements vont leur permettre de valoriser leur production.

Au Bénin, au Burkina Faso, à Madagascar, au Maroc, au Rwanda et au Sénégal
L’Agriculture Familiale,
un enjeu clé qui préoccupe les jeunes africain·e·s
Même si la plupart des jeunes qui participent aux séjours « Do It with Africa » vivent en milieu urbain ou péri-urbain et sont donc souvent déconnecté·e·s du travail de la terre, il·elle·s se sentent concerné·e·s par la question agricole, tant celle-ci est cruciale quand il·elle·s réfléchissent à l’avenir de leur société. Une question centrale se pose : quel modèle agricole encourager ? Celui qui vise à soutenir la transformation de l’Agriculture Familiale en vue de renforcer son potentiel ou celui d’une transformation industrielle du monde rural africain, suivant un modèle orienté autour du développement d’agropôles et de pôles de croissance ?
Il s’agit ici d’un débat politique sur lequel tous les jeunes peuvent se positionner une fois qu’il·elle·s en comprennent les enjeux. C’est ce à quoi la formation en ECMS doit abouti : une meilleure analyse des enjeux afin de permettre aux jeunes de se forger une opinion critique et personnelle. Au-delà des opinions, c’est aussi à travers leurs choix de consommation qu’il·elle·s peuvent marquer leur préférence pour l’un ou l’autre modèle. À Madagascar par exemple, les jeunes ont fait le choix de privilégier, pendant leurs formations, la consommation de productions locales plutôt que de produits importés. Au Bénin et au Burkina Faso, de nombreux·ses jeunes développent des micro-jardins maraîchers dans leurs écoles.
Autant d’initiatives qui montrent que l’agriculture préoccupe des jeunes qui ont compris que l’avenir de la jeunesse et l’avenir de l’agriculture en Afrique sont intimement liés.

Récits de vie

Comment mieux témoigner de l’impact d’un projet éducatif qu’en demandant à d’ancien·ne·s participant·e·s de raconter leur histoire ?

Il y a quelques mois, nous sommes partis à la recherche d’ancien·ne·s participant·e·s qui, plus jeunes, avaient participé au projet « Do It with Africa » et dont nous avions entendu dire, au détour d’une conversation, sur les réseaux sociaux ou à l’occasion d’une rencontre citoyenne, que leur trajectoire de vie avait été marquée de façon significative par le projet.

Nous voulions savoir comment leur participation à la formation en ECMS et au séjour d’immersion avait pu influencer leurs choix et transformer leur parcours de vie avec un double objectif.

Nous vous partageons tous ces témoignages.

Découvrez les récits de vie

Structure de l’association

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