Récit de vie d’Ophélie Rassart
Ophélie est une institutrice primaire Bruxelloise de 26 ans aujourd’hui. Elle participa au projet de DBA « Do It with Africa » en 2009 en partant au Burkina Faso pour la première fois. Cette expérience représenta pour elle un moment bascule dans sa vie.
Ophélie grandit dans une famille de classe moyenne/aisée avec deux frères et une sœur. Des valeurs de respect de l’autre lui sont transmises par ses parents, mais des valeurs de type environnementales et de solidarité internationale sont absentes.
Pendant sa jeunesse, elle est dans les mouvements de jeunesse. Après ses trois ans de guide aventure, elle rejoint les guides horizon à quinze ans. Lors de cette année, ils partent en camp d’été au Maroc, avec un projet d’animation d’enfants dans un orphelinat. Ophélie est légèrement déçue de cette expérience, de par le manque de sens, d’information et de contact avec la population locale. « J’étais revenue un peu déçue de ne pas avoir pu creuser le pourquoi ces enfants étaient là et comment ça se fait. »
À l’école, elle n’a pas beaucoup confiance en elle. Elle n’a pas de grandes affinités avec la plupart de ses camarades, avec lesquels elle a toujours été en classe. C’est à l’école qu’Ophélie a entendu parler de DBA. Étant à l’école Saint Boniface, où l’ONG est très active et présente, elle avait déjà vu la séance d’information et connaissait plusieurs personnes parties avec DBA.
Suite à son expérience un peu décevante avec les guides horizon, Ophélie décide de partir avec DBA l’été suivant. Préalablement au voyage, il y a des week-end de formation et collectes de fonds. Malgré cette préparation, l’expérience en Afrique est une « grosse claque » comme elle le dit elle-même ne s’attendant pas vivre ça avec tant d’intensité. L’expérience lui a appris à relativiser les choses dans la vie.
Au retour de cette expérience au Sud, Ophélie ressent un décalage, un manque de répondant avec son entourage. Ils ne comprennent pas l’importance de ces expériences pour elle, n’ayant pas la même vision du monde et des priorités.
De la part de sa famille, mais même à l’école. « On était les extraterrestres du groupe qui allaient aller en Afrique. “Mais de toute façon ça ne va rien changer” qu’ils nous disaient. »
Après ce « Do It with Africa », les jeunes intéressé·e·s sont invité·e·s à écrire une lettre de candidature pour devenir bénévole chez DBA. Ne pensant pas être à la hauteur, elle ne l’envoie pas de suite. C’est l’interpellation d’un membre du staff sur ceci qui lui fait comprendre qu’elle a les qualités nécessaires pour ceci. Elle écrit sa lettre et intègre de cette façon l’Équipe Bénévole. Cette intégration représente pour elle un épanouissement avec des gens qui ont les mêmes intérêts qu’elle, ce qui lui permet de prendre confiance en elle. « Et puis c’est le fait d’être rentrée et d’être devenue bénévole a DBA qui m’a fait prendre confiance en moi, c’est là que j’ai commencé et appris à animer des groupes, c’est là qu’on m’a donné des responsabilités. Donc c’est vraiment l’engagement en tant que staff qui a été un énorme tremplin pour moi dans la vie . »
Ces personnes l’ont soutenue dans son choix d’études, ayant toujours voulu travailler avec des enfants elle s’oriente vers les études d’institutrice primaire. Pourtant dans son école certains professeurs poussent les élèves à faire des études universitaires, ils ne comprennent pas pourquoi elle veut faire ces études-là. Aujourd’hui, Ophélie est heureuse d’être institutrice primaire depuis plusieurs années. Elle tente de transmettre à ses élèves les valeurs apprises durant son engagement, leur apprendre à relativiser.
La gestion du temps avec l’engagement, vie privée et carrière professionnelle mènent Ophélie à arrêter son engagement auprès de DBA après son dernier séjour en 2016. Sept ans d’engagement et de séjours au Sud, au cours desquels elle a gagné en assurance et en responsabilité.
À l’âge de 21 ans, Ophélie quitte le foyer familial, pour emménager dans son propre appartement. Notamment une des raisons étant la divergence des valeurs avec ces parents, par exemple dans la consommation au niveau quotidien. Seule, elle peut appliquer le zéro déchet, qu’elle réussit à appliquer maintenant presque à 80%. Son compagnon l’accompagne dans son style de vie, ils adaptent leur type de vacances, transports et autres de manière consciente. Petit à petit, ses parents se mettent à comprendre son point de vue et à vouloir apprendre.
Elle s’engage encore aujourd’hui, notamment auprès de la fédération des guides. Elle donne des formations pour les guides horizon afin de donner du sens à leur projet de camp à l’étranger.
Elle est également coopératrice depuis deux ans dans un supermarché coopératif à Schaerbeek. Elle revient de cette manière en quelque sorte à la source de son engagement.