Récit de vie de Franck-Victor Laurant
Entamant la fin de ses études à 21 ans, Franck est un jeune motivé à se lancer dans de multiples projets d’entrepreneuriat. Il a participé au projet « Do It with Africa » en 2016, cette expérience lui a donné l’envie d’avoir un impact social à côté de ses études.
Franck a grandi à Bruxelles dans une famille ne portant pas réellement les valeurs d’engagement ni particulièrement sensible à la solidarité mondiale ou à l’écologie. Sa mère, par exemple, est d’origine japonaise et a l’habitude que tout soit emballé sous plastique par souci d’hygiène.
Franck a entendu parler du projet « Do It with Africa » par des amis qui y avaient déjà participé et qui lui ont dit que c’était super.
C’est ainsi qu’il s’est rendu à la séance d’information, et le projet lui plaisant beaucoup il s’inscrit pour partir avec DBA. Franck part donc l’année de sa rhéto à Madagascar. L’expérience lui permet d’avoir une plus grande ouverture d’esprit et de ne pas être uniquement centré sur lui-même. « Dans les mois qui ont suivi après j’ai essayé d’avoir ce déclic, bon ce qui est difficile je crois parce que trois semaines c’est pas assez pour vraiment avoir un gros déclic. »
Pour lui trois semaines ne suffisent pas à changer un parcours de vie, mais il y a eu un impact sur sa réflexion et il noue des liens et des amitiés qui perdurent encore aujourd’hui.
L’année suivante Franck décide de faire à nouveau un voyage de volontariat en immersion, mais avec une autre organisation. Il part au Cambodge avec notamment des amis rencontrés à DBA. Le projet consistait à donner cours d’anglais dans un orphelinat, il a également super bien vécu cette expérience. « Il y a des gens qui ont plus la chance d’être sensibilisés par leurs parents, moi pas spécialement. Donc j’ai dû apprendre par moi-même notamment comme au Cambodge ou à Madagascar ça m’a permis vraiment d’avoir une autre vision du monde je pense. Je pense c’est important de sortir de son univers, de son confort, aller dans un autre environnement qui est complètement diffèrent du nôtre pour vraiment revenir et avoir plus conscience de comment le monde fonctionne et comment ça se passe aussi dans d’autres pays, dans d’autres environnements qui sont vraiment complètement différents du notre. »
Franck commence des études de droit à Bruxelles, comme il l’avait toujours voulu. C’est ainsi qu’il avait pensé son parcours : faire des études de droit et ensuite devenir avocat. Lors de sa deuxième année il se rend compte d’une problématique : le désintéressement des jeunes pour la politique. Si même lui, étudiant en droit, a du mal à s’intéresser et comprendre la politique alors qu’il le devrait, c’est qu’il y a un problème. Avec un ami, avec qui il avait fait DBA, il décide de lancer un projet qui aurait un impact sur la société. Ils lancent CIVIX, une application qui rend la politique Belge et les élections plus compréhensibles pour le large public. « Et donc on s’est dit : “on va trouver un moyen que les jeunes utilisent aujourd’hui, leur téléphone du coup une application mobile, pour vraiment tenter de les reïnteresser.” » L’objectif n’est pas uniquement de faire des projets, mais aussi de sensibiliser les membres de l’équipe en interne, les inciter à devenir des citoyens informés et actifs. Aujourd’hui CIVIX est une ASBL composée de 41 étudiants, une grande fierté pour Franck.
Franck a consacré énormément de temps et de travail au projet CIVIX. Néanmoins il aimerait que cela reste une organisation entièrement gérée par des étudiants et bénévole. C’est pourquoi, la fin de ses études approchant, il réfléchit à l’idée de se retirer de CIVIX et trouver quelqu’un pour prendre la relève.
Par l’expérience CIVIX, Franck a découvert le monde de l’entrepreneuriat qui l’intéresse beaucoup. Durant un stage dans un cabinet d’avocats, il se rend compte qu’il aime bien cette voie mais qu’il ne voudra pas faire ça toute sa vie. Il décide de faire un master en entrepreneuriat, CPME, et donc de ne pas rester uniquement dans le droit. Sa première intention, devenir avocat, est redirigée vers une nouvelle ambition : créer un nouveau projet entrepreneurial par lui-même. « Je ne vais pas prendre la route d’avocat mais plus tenter de lancer mon projet. » Franck voudrait créer un projet avec un impact sociétal, mais il est conscient que c’est difficile de trouver un projet en même temps viable et avec un impact.
Aujourd’hui Franck est positif envers l’impact de son engagement, persuadé qu’il y a toujours moyen de démarrer des nouveaux projets face aux problématiques. Il tente également de pousser ses parents à prendre conscience de certaines choses, au niveau écologique par exemple. Pour lui, une des choses les plus importantes qu’il a retenu au cours de son parcours est le fait qu’il n’y a pas que les études et sa carrière, qu’avoir d’autres projets à côté est super important. « C’est important d’aller voir ailleurs aussi, de pas se concentrer uniquement dans ces études parce qu’il y a tellement plus de choses que ces études. » « Il y a moyen de faire plein de choses soi-même pour vraiment trouver ce qui nous passionne. » Pour lui, il faut stimuler la créativité et la prise de responsabilité des jeunes, afin de les ouvrir à la réflexion sur certains sujets.